La biomasse présente l’avantage d’être un combustible peu carboné et renouvelable. Cependant, il suscite d’importants défis, notamment concernant le respect des critères de durabilité. Nos usines de la péninsule ibérique constituent d’excellents exemples de ces défis et des solutions qui permettraient de les surmonter grâce une ingénierie et un approvisionnement bien pensés.
Le premier élément à étudier est la disponibilité. L’Espagne est le premier pays producteur d’huile d’olive au monde et un acteur majeur de la production de vin. Les dérivés d’olives et les pépins de raisin constituent d’importants volumes de biomasse. À l’origine, nous avions seulement l’intention d’utiliser des pépins de raisin. Cependant, leur disponibilité est saisonnière et se limite à neuf mois par an. L’adjonction de dérivés d’olives au mélange énergétique permet de soutenir l’apport de biomasse tout au long de l’année.
L’insertion du combustible dans le four constitue le deuxième défi à relever. Étant donné que la biomasse présente une densité et un pouvoir calorifique deux fois moins élevés que les combustibles solides traditionnels, nous sommes contraints d’utiliser une quantité quatre fois plus importante.
En 2022, nous aurons adapté les systèmes de dosage de plusieurs usines afin de mieux gérer les volumes supplémentaires et de permettre aux fours de brûler une quantité plus importante de biomasse lorsqu’ils sont utilisés à leur capacité de production maximale.
Une solution possible à ces défis est la co-injection de gaz naturel qui permet d’utiliser les fours à des capacités élevées ou totales tout en préservant la qualité de l’air et du produit constitue.
Nos usines du sud-ouest de la France innovent et utilisent une biomasse locale, par exemple des copeaux de bois, des noyaux d’olives, de la farine de pépins de raisin, des coques de noisettes et des rafles de maïs. Ces usines ont réussi à réduire leurs émissions de CO2 de plus de 10 000 tonnes par an. Un résultat qui dépend de la disponibilité de la biomasse et des produits à base de chaux à fabriquer.
Nos usines au Brésil sont en fait les réelles pionnières dans cette technologie. Elles utilisent de grandes quantités de résidus de bois et de coques de grains de café produits localement pour assurer une partie importante de leur consommation de combustible. Leur priorité consiste à tirer profit au maximum des anciennes habitudes ainsi que des sources de combustibles afin d’augmenter l’utilisation de la biomasse.